Un photographe « pro » c’est bien connu, ça se la pète et ça prend tout le monde de haut. Donc maintenant que suis passé pro, il faut que je prenne de la hauteur et quoi de mieux qu’un vol en ULM pour ce faire ?
Ok c’est cher et on pourrait penser que c’est un attrape pigeon, mais non, ça vaut vraiment le prix demandé. Bon, le terme « pigeon » n’est pas si anodin. Car tel le pigeon, vous aussi, vous volerez avec grâce dans les airs, vous aussi vous roucoulerez de plaisir à la vue de ces sublimes paysages mais pitié, n’allez quand même pas jusqu’à chier sur la tête des passants !
Ceci dit, si vous êtes sensible au vertige et que vous effectuez le vol sans la porte, alors le décollage ou l’atterrissage pourrait être source d’accident fécal…mais vous l’aurez cherché !
Après cette note de poésie, voici en quelques lignes et photos le récit de ce vol en ULM au départ de l’aérodrome de Koné dans la province nord de la Nouvelle Calédonie.
Il est 13h00 à l’aéroport de Koné et le ciel est voilé alors que meteo.nc avait annoncé un grand soleil…putain qu’ils sont mauvais quand même ! Et c’est malheureusement récurent en ce moment, ils doivent sans doute avoir beaucoup de stagiaires…
C’est donc la mine un peu triste que je me rends au lieu de RDV 15 minutes avant mon vol pour faire connaissance avec Jean-Yves, le pilote.
Lors de la réservation j’avais demandé à faire enlever la porte de l’ULM pour faciliter les prises de vue. Et effectivement la porte est déjà retirée lorsque j’arrive, c’est pro ! Pour info, le retrait de la porte est facturé 4000 frs de plus mais c’est selon moi indispensable si vous souhaitez prendre des photos avec un reflex. Pour les appareils plus petits, la trappe devrait suffire, mais gare au vent !!
Jean-Yves me propose un café et m’explique un peu le parcours que nous allons faire. J’ai opté pour le vol d’une heure à 21000 frs (+ 4000 frs pour la porte) vu que j’avais trouvé que 45 min passaient trop vite lors de mon vol en ULM à Nouméa (oui je ferai un article sur ce vol…un jour).
Le décollage se fait donc à l’heure prévue sur un Pipistrel. C’est appareil est juste parfait pour les photographes car il n’y a pas de haubans pour tenir les ailes, ce qui laisse le champ de vision totalement dégagé ! C’est top. L’appareil vole à une vitesse d’environ 210 km/h avec la porte et 170 km/h sans. Autant vous dire qu’il ne vaut mieux pas sortir la tête du pare-brise sous peine de violentes secousses.
N’espérez pas prendre une photo nette si vous ne laissez pas l’appareil à l’intérieur de l’habitacle, les perturbations dues à l’absence de la porte sont tout à fait gérables mais le vent relatif est impossible à contrer. Vous pouvez aussi enlever votre pare soleil sur vos objectifs sous peine de les voir s’envoler, par contre je n’ai pas eu de problème avec le filtre polarisant, il a bien tenu le coup comme lors du dernier vol sur Nouméa.
Autre détail important lorsque vous prenez des photos au grand angle en ULM, c’est le cadrage. Autant vous allez facilement voir un bout d’aile apparaitre dans le viseur et donc choisir de l’intégrer à la prise de vue ou pas, autant l’hélice est beaucoup plus traitre. Personnellement je me suis fait avoir sur pas mal de clichés. Invisible au viseur, on la voit parfois apparaitre sur les photos en fonction de la vitesse d’obturation. Je n’avais pas rencontré ce problème lors de mon vol à Nouméa car l’hélice était située au-dessus de ma tête, donc pas de soucis (mais j’avais les haubans et le flotteur qui gênaient pas mal).
Bref, assez parlé technique et place au vol.
Les explications de Jean-Yves sont super intéressantes et il fera tout pour vous faire plaisir. Repasser encore une fois au-dessus du cœur de Voh, voler plus haut, plus bas, vous laissez les commandes, vous laissez vous écraser dans la mangrove comme une mer…ah non, ça il fait pas !
Et tout ça sur une super playlist dont les titres resterons longtemps associés au souvenir de ce vol. Bon ce jour-là, il y avait un bug et je n’ai pas eu de musique pendant les 20 premières minutes du vol.
Bah je pensais qu’il voulait causer le Jean-Yves !
Mais assez de blabla et place aux photos prises durant cette heure de vol.
On commence avec le trou bleu d’Oundjo et ses alentours :
Puis on se dirige vers la mangrove :
Pour finalement survoler le célèbre cœur de Voh :
Atterrissage après 1 heure de vol, j’ai retrouvé le sourire grâce aux beautés de la nature que je viens de survoler (et pas grâce à meteo.nc) et à la bonne humeur communicative de Jean-Yves. On a l’impression qu’il découvre les paysages en même temps que vous, c’est ce que j’appelle un passionné passionnant.
Pour conclure, je ne peux que vous recommander d’aller faire ce vol au-dessus du cœur de Voh, c’est à coup sûr un souvenir inoubliable qui vous attend !
Et pour toutes informations supplémentaire, les tarifs et les réservations, c’est ici que ça se passe : http://www.hotelhibiscus.nc/
Et non, je n’ai pas d’actions chez eux et j’ai payé ma place plein pot. Bref, c’est article n’est pas sponsorisé (comme tous ceux que j’ai écrit jusqu’à maintenant).
Les conseils photos :
- Meilleures heures : début de matinée ou fin d’après-midi pour les couleurs dorées sur la mangrove (donc le cœur de Voh) et sur la chaine. Sinon milieu/fin de matinée pour les plus beaux dégradés de bleu sur le lagon (mais ça dépendra aussi de la marée).
- Meilleure saison : toute l’année, à partir du moment où il n’y a pas trop de vent.
- Matériel utilisé : un objectif Nikon 16-35mm F4, un boitier Nikon D610 et un filtre polarisant circulaire. Pour le coup, l’idéal serait sans doute un objectif plus polyvalent comme un 24-120mm F4 (chez Nikon) par exemple. Afin de prendre des vues d’ensemble et des détails lorsqu’on passe bien à la verticale du sujet. Ça aurait pu m’éviter de sérieux recadrages.
- Conseil utile : lire l’article puisque tout y est expliqué. Mais n’oubliez pas que vous êtes dans un engin qui vibre et qui avance vite (plus de 170 km/h) donc choisissez une vitesse d’obturation minimale de 1/500s même avec la stabilisation optique des objectifs. Sinon, photos floues garanties.
- Conseil débile : vous volez à 300 m d’altitude et avancez à plus de 170 km/h dans un engin sans portes…alors soyez créatif !
A très vite pour un autre vol en ULM, cette fois-ci au-dessus du lagon entre Poé et Moindou (et celui de Nouméa…un jour) !
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